• Le château de Pignan, édifié de 1673 à 1698 par la famille Bashi du Cayla, est surtout célèbre pour l'immense galerie voutée qui passe sous le château et sous les écoles, et que l'on appelle communément "les Caves".

    Propriété du comte Henri Amédée Mercure de Turenne d'Aynac (1776-1852), il fût acheté en 1895 par la commune et transformé en mairie. Pendant longtemps les caves délaissées servirent d'entrepôt et de débarras pour de vieilles futailles décerclées, toutes sortes de véhicules anciens ou plus récents, des outils, du matériel, des produits divers, du bois, des sarments, du charbon et une foule d'objets hétéroclites abandonnés dans le sommeil de l'inaction et sous une vénérable épaisseur de poussière.

    Seule la baguette d'un magicien semblait être en mesure de sortir les souterrains de leur torpeur séculaire. C'est en 1969 que l'évènement inattendu se produisit. Le magicien prit l'apparence d'un chef vigoureux et attentif qui à la tête d'une équipe d'employés municipaux entreprit l'assainissement des lieux.

    Après plusieurs semaines d'efforts, du sol jusqu'à la voute, les coins, les recoins, les réduits de la galerie étaient presque dégagés. Seul du côté de l'école des garçons restait encore un amoncellement de sarments moisis mélangés à du poussier de charbon, reliquat du combustible des vieux poêles scolaires.

    C'est alors que la pelle d'un ouvrier mit à jour un objet inattendu. Une jarre en terre cuite, une belle jarre bien rebondie. L'objet signalé, le chef d'équipe le déroba au regard des témoins croyant détenir un trésor qui lui serait profitable. Mais la jarre avait un couvercle portant un blason de plomb et une inscription nettement gravée : Princesse Radziwill née comtesse Chodkiewicz, décédée le 10 avril 1804. Que signifiait ce vocable ? Qu'importe, le récipient fut ouvert et le trésor apparut. Hélàs ! ce n'était qu'un amas d'ossements humains noircis par le temps. Mais que faisait donc en ces lieux une princesse endormie pour l'éternité ?

    Princesse Lituanienne

    Elisabeth de Chodkiewicz est née en 1767 dans une illustre famille de princes lituaniens. Au début du XVIIe siècle, Jean Karol de Chodkiewicz s'était fait remarquer en battant les Turcs en Moldavie (1600) puis en écrasant les Suédois à la bataille de Kircholm (Salaspils en Lettonie) en 1605. A 20 ans, la comtesse Elisabeth épouse Mathias, Prince Radziwill (septembre 1787).

    La famille Radzivill (Radvila) est issue de la haute noblesse polonaise et lituanienne. Elle a illustré l'histoire européenne en lui donnant de nombreux hommes politiques, militaires et ecclésiastiques. Depuis le XVIIIe siècle le berceau de la famille est le château de Nieswiez (Niasvish castelo) en Biélorussie.

    Le prince Mathias Radziwill est né au château de Wilno (Vilnius) le 10 novembre 1749. Il mourra à Szydlowiec (Pologne) en 1800, laissant sa jeune veuve avec ses enfants dont Constantin né en 1793 au château de Wilno (décédé en 1869). En 1880 son petit-fils, Constantin (1850-1920) et son épouse Louise Blanc, achèteront le château d'Ermenonville, lieu du décès de Jean-Jacques Rousseau en 1778. Leur fils Léon Radziwill aura une destinée tragique puisqu'il sera assassiné à Monte-Carlo en 1927.

    Peu d'années après le décès de son mari, la princesse Elisabeth, de santé fragile, devra se rendre à Montpellier dont la réputation en matière médicale n'est plus à faire. Stendhal louera "la réunion si rare de médecins célèbres et d'un beau climat". Le père de Napoléon y est venu soigner le cancer à l'estomac qui devait le terrasser en 1785. Mais, ainsi que pour son illustre devancier, la maladie l'emporta sur les soins prodigués. La jeune princesse devait décéder le dimanche 8 avril 1804 (18 germinal an XII) dans la maison de Jean-Baptiste Riban,négociant, rue sainte-Foy (actuelle rue Jacques Coeur), en présence de Charles Marie Barbeyrac de Saint-Maurice. Elle avait 37 ans et non point 29 ans comme le supposaient les témoins.

    Le docteur DUFAY

    Qui a conduit la princesse Radziwill à Montpellier pour tenter de s'y faire soigner ? Faut-il y voir l'influence du docteur Dufay ?

    Jean-Théclas-Félix Dufay est né à Clermont-Ferrand mais vient à Montpellier pour y faire ses études de médecine. Il est reçu docteur le 11 septembre 1750. Particulièrement brillant, il est nommé médecin à l'ambassade de France à Varsovie. En 1760 il entre au service du Prince Kazimir Michal Radziwill (1702-1762) au château de Nieswiez. Ce dernier est Grand Hetman de Lituanie et Voïvode de Vilnius. Plus tard, Jean Dufay sera médecin chez la princesse Krystina Magdalena Radziwill (1776-1796). A ce poste, il sera un correspondant assidu du grand naturaliste Jean-Etienne Guettard (1715-1786) qui le remplacera à l'ambassade de Varsovie en 1760. C'est probablement chez la princesse Krystina que Dufay eut l'honneur de rencontrer la princesse Elisabeth et de la conseiller. Dufay est donc bien introduit dans un milieu ou il peut librement exercer sa science et son influence.

    La jarre de Pignan

    Comme tous ses contemporains des premières années du XIXe siècle, la princesse Radziwill est enterrée dans le cimetière commun de l'Hôpital Général. On peut penser que c'est lors de la fermeture de ce cimetière et la création du nouveau cimetière Saint-Lazare en 1849 que ses restes ont été placées dans cette jarre transformée en urne funéraire. Cette urne fût confiée au comte de Turenne en vue d'une restitution à la famille de la princesse. En tant qu'officier, Chambellan de Napoléon, ayant servi dans l'armée impériale en Prusse et en Pologne, le comte de Turenne connaissait la famille et peut-être la princesse elle-même qu'il aurait pu rencontrer avant et pendant son séjour à Montpellier.

    Pour des raisons encore mystérieuses,sans doute liées au décès du comte en 1852, cette jarre ne fût pas restituée et, oubliée au fond des caves du château, elle hanta les lieux pendant plus d'un siècle avant sa découverte fortuite... Ainsi va le temps qui détruit tout, chantait déjà le poète Ovide " Tempus edax rerum".

     

    Francis Moreau


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  • 1. Composition du Jeu

    Le jeu de Tarot comprend 78 cartes:


    • 4 couleurs de 14 cartes chacune avec d’ordre décroissant Roi - Dame - Cavalier (honneur particulier au
    Tarot) - Valet puis 10 - 9 - 8 - 7 - 6 - 5 - 4 - 3 - 2 - As.
    • 21 Atouts (ou Tarots). Le numéro indique la force de chaque Atout: 21 le plus fort, 1 (ou Petit) le plus
    faible.
    • l’Excuse est la carte marquée d’une étoile et représentant un joueur de mandoline. Cette carte est une sorte
    de Joker dispensant de jouer la couleur ou l’Atout demandés, mais ne pouvant pas obtenir le gain du pli.
    L’Excuse est imprenable mais ne doit pas être jouée au dernier pli, dans ce cas elle change automatiquement
    de camp (exception voir Chelem).
    Les 3 cartes les plus importantes sont les Oudlers (ou Bouts): le 21, le Petit et l’Excuse. Le 21 est bien sûr
    imprenable; le Petit est par contre vulnérable.


    2. Valeur des Cartes


    Chacune des 78 cartes a une valeur déterminée de la façon suivante (pour éviter des demis points les cartes
    sont comptées 2 par 2):

    Un Bout + une carte basse > 5 points
    Un Roi + une carte basse > 5 points
    Une Dame + une carte basse > 4 points
    Un Cavalier + une carte basse > 3 points
    Un Valet + une carte basse > 2 points
    Deux cartes basses > 1 point
    Total dans le jeu 91 points

     

     


    3. But du Jeu


    Le Tarot est à la fois un jeu individuel et d’équipe. En effet, au cours d’une donne, l’un des joueurs (le
    Preneur) est opposé aux 3 autres (les Défenseurs) qui forment une équipe. Mais celle-ci ne dure que le
    temps d’une donne.


    Le Preneur s’engage au cours des enchères à réaliser un contrat, c’est à dire à atteindre grâce à ses levées, un
    certain nombre de points. Ce nombre minimum est déterminé exclusivement par les Bouts qu’il aura dans ses
    plis à la fin de la partie:




    Nb de Bout(s) ....................Minimum de points
    0   ...................................                      56
    1 ...........................................            51
    2 .............................................          41
    3 ..............................................         36


    4. Désignation du Donneur


    Avant la première distribution, le jeu est étalé face cachée, et chaque joueur tire une carte au hasard.
    La plus petite carte désigne le Donneur. En cas d’égalité, l’ordre de priorité entre les couleurs est appliqué:
    Pique-Coeur-Carreau-Trèfle. Ainsi l’As de Trèfle désigne automatiquement le Donneur. Le joueur ayant tiré
    l’Excuse doit retirer.
    Pour les distributions suivantes, c’est le joueur placé à droite du précédent Donneur qui devient à son tour
    Donneur.


    5. Coupe et Distribution


    Le jeu est battu par le joueur situé en face du Donneur. La coupe doit être effectuée par le joueur placé à
    gauche du Donneur. La plus petite partie du paquet doit comporter au moins 4 cartes.
    Le Donneur distribue les cartes 3 par 3 dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. Le Chien (6 cartes)
    est constitué au gré du Donneur mais une carte à la fois et sans la première ni la dernière du paquet.
    Si un joueur détient le Petit comme seul atout dans sa main et sans posséder l’Excuse (Petit Sec), il doit le
    signaler immédiatement et la donne est annulée.


    6. Enchères


    Après avoir pris connaissance de leur jeu, chaque joueur, en commençant par le joueur situé à droite du
    Donneur fait son annonce. Chaque joueur ne peut parler qu’une fois, il peut soit passer soit faire une enchère,
    soit une surenchère:


    Passe. Si tous les joueurs ont passé, le voisin à droite du Donneur effectue une nouvelle donne.
    • Prise (ou Petite).
    • Garde. Le déroulement de ces 2 enchères est semblable, seul le score diffère… Le Chien est montré aux
    joueurs, puis le Preneur l’inclut dans son jeu pour enfin en écarter 6 cartes qui compteront dans ses plis.
    • Garde Sans le Chien. Le Chien face cachée est inclus aux plis du Preneur.
    • Garde Contre le Chien. Le Chien face cachée est inclus aux plis de la Défense.


    7. Ecart


    Le Preneur d’une Prise ou d’une Garde mêle à son jeu les 6 cartes du Chien. Il écarte alors 6 cartes parmi les
    24 qu’il détient. Cet Ecart reste secret et sera compté avec les plis du Preneur.
    Ne peuvent être écartés ni Bouts ni Rois. De plus, le Preneur peut mettre des Atouts dans l’Ecart seulement si
    sa main ne contient que des Bouts, des Rois et des Atouts… Dans ce cas, les Atouts écartés doivent être
    montrés à la Défense.



    8. Jeu de la Carte


    L’entame est effectuée par le joueur placé à droite du donneur. L’ordre des joueurs est dans le sens inverse
    des aiguilles d’une montre. Le joueur ayant obtenu le gain du pli entame le suivant. Le jeu se déroule suivant
    les règles suivantes:


    • Atout. On est obligé de monter sur l’Atout le plus fort déjà en jeu (surcouper). Au cas où le joueur ne peut
    pas surcouper, il joue n’importe quel Atout (sous-couper ou pisser).
    • Couleur. On est obligé de fournir la couleur demandée mais pas de monter.
    • Si on ne possède pas de carte de la couleur demandée, couper est obligatoire. Si un joueur a déjà coupé, il
    faut alors surcouper ou sinon sous-couper.
    • Si on n’a ni carte dans la couleur demandée, ni Atout, on joue une carte de son choix (Défausse).
    • Si l’entame est l’Excuse, c’est la 2ème carte qui détermine la couleur demandée.


    9. Primes


    • le Petit au Bout. Dans le cas où le Petit fait partie de la dernière levée, le camp réalisant ce pli bénéficie
    d’une prime de 10 points, multipliable suivant le contrat quelque soit le résultat de la donne.


    • la Poignée. Le joueur possédant une Poignée (10, 13 ou 15 Atouts) peut s’il le désire l’annoncer et
    l’exposer avant de jouer sa 1ère carte.


    Simple Poignée (10 Atouts): prime de 20 points.
    Double Poignée (13 Atouts): prime de 30 points.
    Triple Poignée (15 Atouts): prime de 40 points.


    Ces primes ne sont pas multipliables (voir Score) et sont acquises au camp vainqueur de la donne.
    L’excuse dans une poignée implique que le joueur n’a pas d’autre Atout.


    10. Chelem


    Le Chelem consiste à remporter les 18 levées de la donne…
    Le Chelem peut être demandé en plus du contrat; une prime supplémentaire non multipliable est ajoutée au
    résultat du contrat:
    • Chelem annoncé et réalisé: prime de 400 points.
    • Chelem non annoncé mais réalisé: prime de 200 points.
    • Chelem annoncé mais non réalisé: amende de 200 points.
    L’annonce peut être faite après l’Ecart; l’annonceur d’un Chelem bénéficie alors de l’entame. Si le joueur
    tentant le Chelem possède l’Excuse, celle-ci peut être jouée en carte maîtresse au dernier pli si tous les autres
    plis ont été acquis; dans ce cas, le Petit sera considéré comme étant au bout à l’avant dernier pli.


    11. Score


    Pour gagner son contrat, le Preneur doit réaliser un nombre de points fonction du nombre de Bouts qu’il
    possède (voir 3.But du Jeu).
    Si le compte des points contenus dans les levées du Preneur est inférieur à son contrat, le Preneur chute celuici.
    Tout contrat vaut 25 points auquels on ajoute les points de gain ou de perte. Le nombre obtenu est
    multiplié par 2 pour une Garde, par 4 pour une Garde Sans ou par 6 pour une Garde Contre. Ce nombre est
    soustrait (ou ajouté en cas de chute) à chacun des 3 Défenseurs, et ajouté 3 fois (ou soustrait 3 fois en cas de
    chute) au Preneur.
    Exemple: le Preneur gagne une Garde avec 43 points, 2 Bouts et le Petit au Bout. Son gain est de 43-41=2
    points; (25 + 2 + 10 pour le Petit au Bout) x 2 pour la Garde = 74 points; résultat -74 points pour les 3
    Défenseurs et 74 x 3 = 222 points pour le Preneur.
    http://www.letarot.net email: info.mac@letarot.net - 3 -


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  •  L'existence des cartes à jouer est attestée dés 1377 en occident dans des décrets réglementant les jeux de hasard et d'argent.

    Un chroniqueur Italien, Nicolas de Covelluzo,  témoin de l’introduction des cartes à jouer dans sa ville natale écrivit ceci : « L’an 1379, fut introduit à Viterbe (Viterbo) le jeu de cartes qui vient du pays des Sarrasins et qui a nom, chez eux, naïb ou naibi »

    Les premiers tarots apparaissent quand à eux vers l’an 1440 en Italie. Le plus ancien jeu de cartes qui nous soit parvenu est connu sous le nom de « jeu de Stuttgart ».

    On pense que c’est l'ajout des atouts qui a créé ce nouveau jeu.                                                                                         

    Dans quel but ? Divination ou Jeu. Sûrement les deux, mais rien ne l’atteste vraiment.

    Au XVIIème et XVIIIème siècles, le terme « tarocchi » (qui donnera « Tarock « en allemand et « tarot » en français) s'impose. Ce mot dériverait peut-être de « rota » du latin, la roue, symbole du destin. Pour d'autres, il viendrait de "tora", la loi juive. On a pensé également à un terme égyptien. Il est composé du mot Tar, qui signifie voie, chemin; et du mot Ro, Ros, Rog, qui signifie Roi, Royal. C'est, mot à mot, le chemin Royal de la vie.

    Comme dans la plupart des jeux traditionnels, les règles que l’on connaît aujourd’hui sont le fruit d’un riche héritage fluctuant. De multiples règles informelles existaient aux origines, celles-ci, transmises oralement et sans cesses réadaptées ont suivi bien des chemins dont certains sont complètement oubliés aujourd’hui.

    Dés 1659, La Marinière en dresse un état pour tout dire assez confus. Pourtant il existait déjà une règle (le plus ancien document, retrouvé en France contenant les règles du jeu de tarot date de 1654-1655). Un manuscrit de la fin du XVIIIème siècle en propose également une règle.

    Le jeu de Tarot se répand en Europe au XVIIIème siècle. Avec les guerres d'Italie, le tarot s'installe en France, mais ce n'est que plus tard, vers 1740, lorsque les cartiers allemands eurent l'idée de remplacer les enseignes italiennes par des enseignes françaises (Pique, cœur, carreau, trèfle) que le jeu connût sa vraie popularité.

    Au même moment, une tradition ésotérique aujourd'hui largement diffusée prend naissance en France, avec la publication en 1781, du 8ème volume du « Monde primitif » d'Antoine Court de Gébelin, qui voit dans le tarot un livre égyptien, le « Livre de Thot ». Relayé par le cartomancien Etteilla, le tarot devient un instrument de divination.

    En 1900, l'administration française demande à BP Grimaud de créer un jeu de Tarot « nouveau » afin de lutter contre le succès des cartes allemandes. Ce Tarot est à peu de chose près celui qui est utilisé de nos jours.

    Les règles qui président au jeu auquel nous nous adonnons aujourd’hui ont été fixées par la fédération il y a très peu de temps (d’où le nom de Tarot Moderne).


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